De nouveaux actes de naissance pour les citoyens de Léogâne, Carrefour et Petit-Goâve
Du 14 au 16 septembre, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et son partenaire de mise en œuvre, l’Action Citoyenne pour l’Abolition de la Torture (ACAT), ont permis à quelque 300 personnes, identifiées comme vulnérables et habitant les communes de Carrefour, Léogâne et Petit-Goâve, de recouvrer leurs actes de naissance.
« L’acte de naissance est la pièce maîtresse pour obtenir un certain nombre de droits humains et exister légalement. Il permet l’accès à l’éducation, à la santé et aux services sociaux de base. De plus, il facilite l’obtention d’un passeport, l’accès à la propriété foncière ou l’ouverture d’un compte bancaire. Bref, il existe un lien entre l’état civil et les droits de l’Homme», affirme le coordonnateur général de l’ACAT, Urbens Wilbert Dieuveuil.
Le HCR estime qu’en Haïti, seul le quart des naissances est déclaré-les enfants des zones rurales sont davantage touchés par cette lacune-, parallèlement, de nombreux citoyens ont perdu leurs documents d’identification suite au séisme de janvier 2010. C’est à eux qu’est destiné ce projet de documentation entièrement financé par le HCR en partenariat avec deux organisations locales que sont l’ACAT et le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), ce dernier intervenant principalement dans la zone frontalière avec la République dominicaine, et en coordination avec le bureau d’état civil.
« Ce programme vise tout d’abord des enfants âgés de 0 à 2 ans dont les parents n’avaient pas encore déclaré la naissance au bureau d’état civil, ou encore leur acte de naissance a été perdu lors du séisme », a indiqué le coordonateur adjoint de l’ACAT, Jean-Rony François.
Simonette Ynose, enceinte de 6 mois et mère d’un garçon de 2 ans, vit au camp de Montpellier à Léogâne. Cette jeune femme qui vient de récupérer l’acte de naissance de son fils s’est réjouie de cette initiative, car dit-elle, « sans acte de naissance on n’existe pas ».
Pour sa part, Judith François, mère de 5 enfants et grand-mère, dit avoir perdu tous les extraits de naissance de sa famille dans l’effondrement de sa maison pendant le tremblement de terre.
« Pour les remplacer, on m’avait demandé de payer 2.500 gourdes (un peu plus de 50 dollars américains) par acte auxquelles il fallait en plus ajouter les frais d’un avocat. Maintenant grâce à l’ACAT, mon petit-fils a eu le sien », a-t-elle expliqué.
Même satisfaction pour Germaine Vernet, mère de 2 enfants, qui se dit « très contente que son deuxième enfant ait obtenu son acte de naissance sans frais », car explique-t-elle, pour le premier elle avait dû débourser 100 gourdes (2,50 dollars américains).
L’objectif pour cette année est de permettre à 3.000 personnes de recouvrer gratuitement leurs actes de naissance, dans les communes de Léogâne, Petit-Goâve, et Carrefour. La première phase du projet, qui a été lancé en 2010 avait permis à 750 personnes de recouvrer leurs actes de naissance à Léogâne et 750 autres à Petit-Goâve. L’Administrateur de Protection au HCR, Innocent Sangara, a précisé que ce projet « entre dans le cadre du cluster Protection » dont la Section Droits de l’Homme de la MINUSTAH/Haut Commissariat aux Droits de l’Homme assure la coordination.
Rédaction : Jonas Laurince
Edition : Habibatou Gologo
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