Ce qui pourrait avoir provoqué le départ du PM, selon l'AHP

FILE - In this Oct. 6, 2011 file photo, Haiti's President Michel Martelly, left, shakes hands with his new Prime Minister Garry Conille during a press conference in Port-au-Prince, Thursday Oct. 6, 2011. For many Haitians who remember the brutal rule of  Haiti's ex-dictator Jean-Claude "Baby Doc" Duvalier, the rise of his loyalists to the new president's inner circle triggers suspicions about where Martelly's loyalties lie. Martelly tapped the children of Duvalier officials, including Prime Minister Garry Conille, a former chief of staff to Bill Clinton in the ex-president's role as U.N. special envoy to Haiti. Conille's father, Serge, was a minister of sports and youth for the dictatorship.

Le premier ministre haïtien Garry Conille démissionne de ses fonctions Port-au-Prince, le 24 février 2012 - (AHP) -Entré en fonction il y a tout juste 4 mois, en octobre dernier, Garry Conille dont les relations avec le president Michel Martelly n'aurait jamais été harmonieuse a remis ce vendredi sa demission au chef de l'Etat. Une série de divergences intervenues ces 4 dernières semaines entre les deux hommes auraient contribué à la deterioration de la cohabitation.

D'abord, le premier ministre s'est toujours déclaré ouvertement en faveur de la publication du texte amendé de la constitution que le chef de l'Etat n'a jamais fait promulguer jusqu'ici, après l'avoir promis. Le premier ministre qui n'aurait jamais eu un réel pouvoir s'est prononcé clairement en Haïti et à l'Etranger, notamment à Washington contre l'occupation de bases de l'ancienne armée dans plusieurs regions du pays, alors que d'anciens militaires en armes se trouvaient à l'aéroport international pour accueillir le president Martelly ,lors de son retour d'un voyage début fevrier au Vénézuela et au Panama. Mais, le pourrissement de la situation s'est accéléré avec le dossier de l'enquête sur la multiple nationalite présumée du chef de l'Etat et de certains membres du gouvernment. Le chef de l'Etat s'oppose à toute collaboration avec la commission sénatoriale d'enquête, pendant que le premier ministre considère qu'il faut respecter les prérogatives constitutionnelles du Sénat dans ce dossier, se disant du coup prêt à apporter toute sa collaboration à l'enquête. De fait, il a déposé tous ses documens de voyage devant la commission d'enquête tel que le reclamaient les senateurs. Ce qui a été perçu dans l'entourage du pouvoir comme une absence de solidarité. Et on le fit bien voir au premier ministre aujour d'hui démissionnaire qui a éte boudé par la plupart de ses ministres (à l'instigation ou pas du chef de l'Etat), lorsqu'il les a invité à deposer leurs documents de voyage au parlement. Et comme pour montrer à Garry Conille qu'ils ne recevaient pas d'ordre de lui, les ministres se sont rendus, selon eux, de leur propre chef, jeudi au parlement, pour faire cet exercice. Pendant qu'ils se seraient refusés à participer le soir-même à une rencontre avec leur "chef". Mais, des sources proches du gouvernement affirment que les ministres ont été invités à le faire par le président Martelly. Mais, ce dont on parle moins et qui pourrait avoir accéléré le départ du premier ministre est, selon beaucoup, sa decision de former une commission pour enquêter sur des contrats passés par le gouvernement Bellerive avec des compagnies notamment dominicaines, qui n'auraient pas respecté certaines règles. Des sources proches de la primature affirment que certains contrats ont été passés après l'investiture du président Martelly, mais avant l'arrivée de Garry Conille, alors que Jean-Max Bellerive expédiait les affaires courantes. Même si le premier ministre avait très peu de marges de manoeuvres, mais son départ laisse officiellement latitude pleine et entière à la présidence d'où emaneront toutes les décisions, jusqu'a la nomination sine die d'un nouveau chef de gouvernement.

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