Laurent Lamothe, un dynamisme épatant


Il y a un an, le nom de Laurent Lamothe ne disait pratiquement rien à la grande majorité de la population, bien qu’il se soit investi depuis quelque temps dans plusieurs domaines. Pourtant, dans les affaires comme dans le sport, particulièrement dans le tennis et dans l’éducation, les Lamothe ont réalisé bien des choses dans le pays. Avec l’arrivée de Joseph Michel Martelly au pouvoir, Laurent Lamothe s’est positionné en une véritable force de frappe, le roi des couloirs du nouveau pouvoir, le maître à penser et un poids lourd désormais incontournable dans le camp Rose et Blanc.



Une enfance plus ou moins noble
Le très remarquable homme d’affaires Laurent Lamothe est né à Port-au-Prince, le 14 août 1972, la veille de la Notre-Dame. Il est l’un des fils du professeur très connu et respecté dans le milieu Louis G. Lamothe, docteur en littérature espagnole et fondateur de l’Institut Lope de Vega, très réputé et respecté dans le milieu. Sa mère, Ghislaine Fortuney Lamothe, est artiste peintre.



Laurent Lamothe a grandi dans un milieu académique et artistique, également sportif. Certains de sa famille sont très connus dans le milieu sportif et ont déjà représenté Haïti dans diverses compétions qui se sont déroulées au niveau international. En effet, son frère aîné, Ruben Lamothe, sera pendant longtemps capitaine de l’équipe haïtienne de Coupe Davis de tennis, un sport que le jeune Laurent a également pratiqué ,mais où il n’a pas fait long feu, peut-être motivé par d’autres ambitions. Même si à douze ans il manipulait déjà la raquette comme un véritable professionnel et était un espoir pour le pays dans ce domaine. Il a d’ailleurs représenté son pays à la Coupe Davis de 1994 et 1995.



Laurent Lamothe a fait ses études primaires et secondaires en Haïti avant de laisser le pays pour aller poursuivre ses études supérieures aux États-Unis. Après avoir décroché une licence en sciences politiques de l’Université Barry de Miami, l’actuel ministre des Affaires étrangères et des Cultes se réoriente vers la gestion des affaires et obtient une maîtrise avec mention « Honorable » dans cette discipline à l’Université Saint-Thomas.
,br> Père de deux filles, Linka et Lara, Laurent Lamothe croit fermement que les entreprises d’aujourd’hui ne devraient pas prôner une gestion axée uniquement sur la recherche du profit à court terme ; elles devraient toujours tenir compte de l’impact de leurs activités sur les générations futures. Les affaires restent et demeurent comme un véritable credo pour le futur fondateur du Groupe Global Voice à l’époque.
,br> Deux ans après l’obtention de sa maîtrise en gestion des affaires, il fonde, en collaboration avec son partenaire Patrice Baker, la société de télécommunications Global Voice Group. Petite entreprise de télécommunication modeste au départ, Global Voice Group est maintenant un fournisseur mondial de solutions technologiques dans les marchés émergents et les pays en voie de développement.
,br> Cela vaut à Laurent Lamothe d’être nommé « Entrepreneur de l’année » par la firme Ernst & Young en mai 2008. Avec sa société, Global Voice Group, il introduit notamment, en Afrique, des technologies de gouvernance des télécoms qui permettent aux organismes de réglementation d’exercer une régulation du secteur en termes de contrôle, d’équité tarifaire et de transparence. Plusieurs pays africains hébergent cette compagnie aujourd’hui, dont la République démocratique du Congo, le Centrafrique, la Guinée, la Gambie et le Sénégal.



Global Voice : entre succès et péripéties
Le groupe Global Voice a connu un succès depuis son implantation en Afrique. Cependant, le Group est confronté à pas mal de difficultés sur le continent noir, particulièrement au Sénégal. Des informations publiées sur le site de www.dakaractu.com ont mis en cause sa personne et la société placée sous sa direction. Ce blog, hébergé au Sénégal, a publié le 2 juillet 2011 un éditorial diabolique ayant pour titre : « Portrait de Laurent Lamothe, le sulfureux patron de Global Voice Group ».

Suite au décret présidentiel 2010-632 du 28 mai 2010 sur le contrôle, la supervision et la tarification des appels internationaux au Sénégal, la société Global Voice Group a reçu un contrat de sous-traitant pour l'exploitation et le support technique sur le calcul de volume et de lutte contre la fraude. En moins de trois mois, l'efficacité des services fournis par la société Global Voice Group a permis à l'État sénégalais d’amasser 30 millions d'euros ; elle devait recevoir 49 % de ce montant.

Contrairement aux allégations révélées ici et là, Global Voice Group n'a réalisé, jusqu'ici, aucun revenu au Sénégal et n'a bénéficié d'aucune compensation dans le cadre de ce projet. Actuellement, la société entreprend des négociations avec les autorités gouvernementales de la République du Sénégal afin d'obtenir le paiement de la somme qui lui est due.

La direction générale de Global Voice Group tient à rappeler que l'entreprise n'est candidate à aucun marché et n'a nullement l'intention d'offrir ses services en Haïti, afin d'éviter des conflits d'intérêts. Le Groupe a également porté un démenti formel contre les accusations portées contre lui sur de mauvaises pratiques que la Compagnie aurait eues dans certains pays où elle s’est installée.



Fondée par des entrepreneurs haïtiens, Global Voice Group est la plus grande société de gouvernance des télécommunications en Afrique. Elle est une pionnière dans le domaine des plateformes et des infrastructures de supervision pour les agences gouvernementales de régulation des télécoms. Ses solutions pour lutter contre les fraudes téléphoniques permettent aux États de mieux gérer et protéger le secteur des télécommunications contre les fraudeurs.

Sur le continent africain, la société Global Voice Group a permis la détection de plus de 200 000 lignes frauduleuses. Les services offerts et la solution apportée par Global Voice Group ont permis aux opérateurs de télécommunication légalement habilités à fonctionner et aux gouvernements des États africains de collecter des recettes chiffrées à plus de 100 millions de dollars, selon les responsables de cette compagnie de téléphonie mobile.

Avant l'offre de service de Global Voice Group, ces sommes étaient comptabilisées et consignées dans les registres des pertes et de manques à gagner des compagnies et des États. Les fraudeurs, ayant vu dans les solutions apportées par la société la fin de leurs pratiques illégales, se retournent aujourd'hui contre la société Global Voice Group et entreprennent des attaques destructrices en diffusant et multipliant des informations mensongères et attentatoires à la réputation de la société et de ses dirigeants. Ces informations ont été révélées par les responsables de ce géant de communication en Afrique pour répondre aux accusations portées contre lui au cours de l’année 2011.

M. Laurent Lamothe et Global Voice Group respectent et encouragent la liberté d'expression de tous. Les mensonges détruisent l'information. La diffamation est un acte attentatoire à la réputation d'honnêtes gens et un cancer à l'esprit d'initiative, a tenu à écrire la compagnie sur son site internet.

Face aux attaques visant à ternir son image et sa réputation, l'homme d'affaires haïtien, monsieur Laurent Lamothe, indique que des actions seront intentées par-devant la juridiction compétente contre toutes les personnes physiques et morales qui fabriquent et diffusent des informations mensongères contre sa personne et la renommée de la compagnie. Des moyens légaux ont été utilisés par la compagnie pour poursuivre tous les individus malintentionnés qui trament des complots de nature à mettre en péril la pérennité de la société, selon les fondateurs du Group Global Voice, Laurent Lamothe et Patrice Baker.

Des affaires à la politique
Laurent Lamothe a participé activement à la campagne du président Joseph Michel Martelly. Il est présenté dans le milieu comme le principal bras financier du président qu’il a supporté au cours du second tour. Il est considéré comme l’un des principaux artisans de la victoire de Michel Martelly comme premier mandataire de la nation.

Il s'engage dans la vie politique et sociale du pays et accepte le poste de conseiller spécial du président haïtien Michel Martelly. Il devient également membre de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH). En septembre 2011, Laurent Lamothe et l’ancien président des États-Unis, Bill Clinton, coprésident le Conseil consultatif présidentiel sur le développement économique et l’investissement en Haïti, lancé par le président p Michel Martelly le 8 septembre 2011 afin d’aider au redéveloppement d’Haïti en rendant le pays plus favorable aux affaires pour les compagnies étrangères et les investisseurs.

Laurent Lamothe est longtemps demeuré à l’écart de la scène politique de son pays natal. Au-delà de la politique partisane, il se définit surtout comme un « pragmatique qui privilégie des solutions concrètes aux besoins d’Haïti ». C’est dans cette optique qu’il a accepté le mandat de conseiller spécial de la présidence haïtienne et de membre de la CIRH.

Laurent Lamothe est ensuite nommé ministre des Affaires étrangères et des Cultes d’Haïti au sein du gouvernement conduit par Garry Conille. Le 26 octobre 2011, il fait son premier discours officiel en tant que nouveau ministre des Affaires étrangères au cours de sa cérémonie d’installation à Bois-Verna, en présence du président Martelly et d’un autre poids lourd du pouvoir, Thierry Mayard-Paul.

Pour une diplomatie dynamique
Depuis son arrivée à la tête de la chancellerie haïtienne, Laurent Lamothe ne cesse de clamer haut et fort qu’il compte rendre la diplomatie haïtienne plus dynamique que jamais. Il s’est attribué de multiples missions pour redynamiser la chancellerie haïtienne selon ce qu’il a toujours affirmé. L’image d’Haïti doit se présenter autrement à travers le monde, a toujours soutenu le chef de la diplomatie haïtienne.

Laurent Lamothe a précisé que la stratégie « Haiti is open for Business » est une stratégie qui vise à changer la diplomatie, à passer de la diplomatie traditionnelle à une diplomatie d'affaires. Pour mettre en place les voies et moyens et essayer de présenter Haïti comme un pays émergeant. Nous voulons que dans les années à venir, Haïti devienne un pays où les gens nous voient, non pas comme une œuvre humanitaire, mais comme un pays où ils peuvent venir investir et en même temps créer des emplois [...] », tient à préciser le chancelier haïtien.

Il tient à signaler, au début du mois de décembre 2011, qu’il va faire une analyse des missions, des coûts de chaque mission à travers le monde. Les missions diplomatiques d'Haïti, préconise-t-il, doivent servir plutôt à attirer les investisseurs en Haïti. Il ne veut plus de missions passives, mais de missions très actives. D’ailleurs, une note circulaire sera envoyée à tous les consulats et ambassades pour leur demander de venir avec au moins quatre missions d'affaires par an en Haïti.

Haïti compte 42 consulats et ambassades à l’extérieur. Cela ferait donc 168 missions d'affaires par an, ce qui est nouveau, parce qu'Haïti ne voyait presque jamais de missions d'affaires, donc les autorités vont encourager les consulats et ambassades à faire des missions d'affaires. En outre, le profil des ambassadeurs changera et passera d'un profil plutôt de diplomate à un profil assez agressif, un profil universitaire avec maîtrise, un profil d'entrepreneur, d'homme d'affaires, pouvant attirer l'investissement, des gens qui ont l'habitude de travailler dans le matchmaking dans le networking à travers le monde pour que la promotion d'Haïti se fasse de manière digne et de façon à rendre chaque Haïtien fier. Ceci devrait encourager l'investisseur à venir investir ici en Haïti.

Joseph Chanoine Charles
cjchanoine@yahoo.fr

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