Ranmase: "L'affaire Bélizaire aurait pu coûter la présidence à Michel Martelly. ", Anacasis Jean Hector

Le parlementaire juge particulièrement graves et troublants les faits entourant l'affaire Bélizaire et a avoué qu'il s'était gardé d'opiner là-dessus pour ne pas jeter de l'huile sur le feu car, à bien y réfléchir, confesse t-il, cette affaire aurait très bien pu coûter la présidence à Michel Martelly. Enchaînant sur le sujet, le sulfureux Moyse Jean Charles dit ne rien comprendre dans cette affaire et encore moins dans la réaction du sénat par rapport au travail de la Commission d'enquête sur cette question.

"Je n'arrive pas à m'expliquer que le président Martelly dont le nom a été cité à plusieurs reprises dans ce rapport comme le principal responsable dans l'arrestation du député Bélizaire ne soit nullement inquiété alors qu'un seul ministre (Josué Pierre Louis) est sanctionné", a accusé le sénateur du Nord. Celui-ci, comme dhabitude, a dénoncé les dérives du président Martelly tout en se félicitant des timides mouvements de protestation qui commencent à être enregistrés contre son pouvoir aux Gonaives et aussi dans la capitale (près de 200 employés 'révoqués de L'Administration publique étaient devant la radio scandant des propos hostiles à Martelly). Anacasis Jean Hector, comme pour appuyer les accusations de son collègue Jean Charles sur l'implication du chef de l'Etat dans l'affaire Bélizaire, a indiqué (une confirmation en fait) qu'un ministre avait avoué que le président Martelly était personnellement responsable ajoutant même que l'intéressé est hors de lui-même (il est Sweet Micky) quand il est en présence de plusieurs personnes.

Youri Latortue qui a joué un rôle-clef dans les sanctions restrictives du sénat à l'encontre des "coupables" a essayé de calmer le jeu en précisant qu'au cours de la séance, il y avait plusieurs options et propositions (Moyse avait déposé puis retiré un projet de résolution pour la mise en accusation du président de la République) mais, l'Assemblée avait finalement tranché en faveur de l'éviction de Josué Pierre Louis et le chef de l'Etat devant intervenir pour apaiser la tension et promettre que plus jamais de pareilles dérives ne se répéteront.

L'ingénieur Christian Rousseau décèle de l'injustice dans la séance du sénat car, dit-il, il y a des gens á l'intérieur de ce pouvoir qui ont une responsabilité plus certaine et nettement connue qui n'ont pas été sanctionnés, a déploré l'ancien membre du conseil des sages, craignant au passage que cette affaire ne soit pas définitivement fermée comme l'avait souhaité le président du sénat. Me René Julien a évité de se prononcer trop ouvertement sur l'affaire ayant lui-même été membre d'une commission gouvernementale qui avait enquêté sur le scandale.

Toutefois, le responsable de l'Amicale des juristes estime que la faiblesse des institutions est à la base des incidents, scandales et crises à répétition au niveau des différents pouvoirs de l'Etat et dans les rapports entre eux.

Concernant le retour de l'Armée, les panélistes ont confronté leurs idées sans animosité aucune et sans agressivité; le sénateur Latortue ayant défendu du bec et des ongles son argumentation axée sur l'obligation plus que impérieuse pour le pays de se doter d'une nouvelle force militaire; son collègue Jean Charles soutenant l'argument contraire se félicitant même du fait, selon lui, que le président Martelly est en train de faire machine arrière sur ce projet. Me Julien comprend mal que l'étranger nous impose ses soldats (la MINUSTAH) alors qu'il s'oppose à ce que l'Armée nationale revienne. Anacasis Jean Hector et l'Ing Rousseau sont d'accord pour la remobilisation des Forces Armées mais, à condition qu'elle s'inscrive dans un cadre de développement intégré qui définirait à l'avance le rôle et la mission de cette Force et surtout qu'elle ne soit pas une charge en plus pour l'Etat.

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