780 ressortissants-es haïtiens rapatriés par la République Dominicaine en septembre 2011



Au cours du mois de septembre 2011, les autorités migratoires dominicaines ont reconduit à la frontière de Belladère, dans le Bas-Plateau, pas moins de 780 ressortissants-es haïtiens dont 744 hommes et 31 femmes.

Du nombre de ces rapatriés-es figure un adolescent de 16 ans qui résidait depuis 3 ans à Santo Domingo. « J’étais à mon boulot quotidien à la capitale quand des militaires sont venus m’arrêter pour m’envoyer en Haïti, dans l’après midi du 29 septembre 2011. », a-t-il déclaré.

Un jeune homme arrêté à Santo Domingo le même jour puis rapatrié le 30 septembre 2011 a condamné la façon dont les ressortissants-es haïtiens sont traités avant d’être reconduits en Haïti. « Les militaires dominicains nous traitent comme si nous n’étions pas des êtres humains. Avant de nous rapatrier, ils nous jettent en prison et nous y restons pendant plus de vingt-quatre heures sans avoir la possibilité de prendre même un verre d’eau. », a-t-il déploré.

Il a aussi critiqué les autorités dominicaines du fait qu’elles n’ont pas permis aux personnes rapatriées de récupérer les biens qu’elles ont acquis pendant de longues années de travail en territoire voisin ni d’avertir leur famille. « C’est injuste et inacceptable de nous envoyer les mains vides en Haïti après avoir passé des années à travailler en République Dominicaine. », s’est-il indigné.

Il convient de signaler que de tels agissements violent le Protocole d’Accord sur les mécanismes de rapatriement conclu entre les deux gouvernements de l’Île en décembre 1999, lequel traite, entre autres, de la non-séparation de familles au moment des rapatriements (Point b) et de la possibilité pour les personnes rapatriées de récupérer leurs salaires ou leurs biens (Point d).

Le 19 octobre 2011, le gouvernement dominicain a établi, via un décret, l’entrée en vigueur du règlement d’application de la Loi Générale de Migration 285-04. Réagissant à la promulgation de cette loi en 2004, des représentants de divers secteurs intéressés au thème migratoire en République Dominicaine, avaient estimé que cette nouvelle législation était davantage destinée à nier de nombreux droits aux personnes migrantes.

Le GARR croit que la défense des droits des migrants haïtiens doit figurer en bonne place sur l’agenda des nouvelles autorités du pays qui, de concert avec les responsables dominicains doivent s’engager pour une meilleure gestion du dossier migratoire susceptible de garantir des relations justes et harmonieuses entre les deux peuples qui partagent l’île. (Photo Espacinsular)

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