1300 familles sinistrées sous la menace d’expulsion au camp Grâce village dans la Commune de Carrefour
Les déplacés-es hébergés au site Grâce village, à Lamentin 54, depuis le séisme du 12 janvier 2010, dénoncent les menaces d’évictions forcées dont ils sont l’objet de la part du propriétaire de ce vaste terrain, le révérend Pasteur Joël Jeune, depuis environ 9 mois. Au cours d’une conférence de presse le 28 octobre 2011, à Port-au-Prince, ces sinistrés-es ont pointé du doigt un certain Marc Antoine, qui, disent-ils, travaille à la solde dudit pasteur pour les forcer à quitter l’espace.
Ces personnes déplacées qui sont maintenant au nombre de 1300 familles, ont précisé que le propriétaire du site a déjà contraint au départ plus de 500 d’entre elles durant les six derniers mois. « Nous étions 1800 familles sinistrées à vivre dans cet espace depuis la catastrophe du 12 janvier 2010. Le pasteur tend de temps à autre à réduire l’effectif avec l’aide des agents de la Police nationale. » , a déclaré Marcel Germain, un des sinistrés du site.
Les sinistrés-es du site dénoncent par ailleurs une « cotisation de 55 gourdes » (1 Euro) que le responsable de Grâce village exige d’eux/elles chaque mois sous prétexte de réaliser des travaux d’assainissement au sein du centre d’hébergement. A cet effet, ils ont présenté certaines copies de leurs fiches de paiement.
« Depuis le jour où nous sommes ici, on nous force à payer une contribution de 55 gourdes. On s’interroge sur l’usage qui a été fait de cet argent puisque dans cet espace, les conditions de vie laissent à désirer. » , a dénoncé Merzélia qui y vit également.
De son côté, Mme Monique Fanfan, résidente elle aussi du site, a appelé l’actuel gouvernement haïtien à travailler en vue de doter toutes les familles victimes du séisme du 12 janvier 2010, de logements décents comme l’exige la Constitution du 29 mars 1987 en son article 22.
« Nous ne pouvons plus accepter à être traités-es en parents pauvres lors des expulsions forcées en cascade opérées dans les camps d’hébergement du pays. Notre position est d’autant compréhensible que la Constitution haïtienne fait obligation à l’Etat haïtien de doter les fils et filles du pays de logements convenables. », a-t-elle rappelé.
Intervenant à la conférence, Jackson Doliscar, membre du Collectif des organisations pour la Défense du droit au logement, a invité les propriétaires des camps hébergeant des familles sinistrées, à accorder un délai suffisant aux déplacés-es avant de les évincer.
« Le 12 janvier 2010, il y a eu une catastrophe naturelle. Tout le monde pouvait en être victime comme à l’instar de ces milliers de familles qui n’ont plus d’endroit où habiter. », a-t-il précisé tout en appelant les autorités du pays à se pencher sur les conditions de vie des victimes de ce cataclysme.
Soulignons que les principes directeurs des Nations Unies relatifs aux personnes déplacées en cas de catastrophes naturelles, font obligation à l’Etat de respecter, protéger et appliquer le droit à un logement décent.(Art. 25)
Com GARR []
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