Une occasion ratée de promouvoir Haïti

Courtesy of New World Radio (Duranleau Catherine - Montreal)

Une plage entre Port-au-Prince et Saint-Marc, une ville à une centaine de kilomètres de la capitale.<br />

Une plage entre Port-au-Prince et Saint-Marc, une ville à une centaine de kilomètres de la capitale. Vendredi matin, le 26 août, j’allume de très bon matin la radio à la Première Chaîne de Radio-Canada. On y fait la revue de presse qui s’attarde à un événement fâcheux! En Haïti, 120 personnes voyageant avec Air Transat n’ont pu s’inscrire à leur vol et n’ont donc pu rentrer à Montréal au moment prévu. Elles sont restées bloquées à l’aéroport de Port-au-Prince en regardant, impuissantes, leur avion décoller.

Commencent alors, de la part des animateurs, une série de commentaires, empreints d’émotion et d’empathie pour ces pauvres gens, obligés de rester à Port-au-Prince, misère! «Il faut le faire, ça hein!, s’indigne René Homier-Roy. On s’entend pour dire que ce n’est pas une prolongation de vacances dans ces cas-là!,» ajoute-t-il. Quand on nous fait ça à Paris, ça peut toujours aller, ajoute-t-on, citant une passagère restée bloquée. Il y avait des gens qui travaillaient le lendemain, poursuivent-ils.

Ouf. Je n’en pouvais plus de les entendre plaindre ces malchanceuses personnes prises dans la capitale haïtienne. Comme si elles étaient cloîtrées une journée de plus en enfer! Et j’imaginais tous les auditeurs abonder dans le sens de leur propos. Nos chers animateurs avaient le micro, et tant de gens pendus à leur bouche. Ils ont réussi à rater l’occasion de valoriser, de promouvoir Haïti, de lui rendre justice.

Si j’avais été prise à Port-au-Prince et obligée d’attendre le vol de la semaine suivante, j’aurais sauté de joie, oui oui! J’en aurais profité pour aller au Cap-Haïtien où je n’ai pu aller lors de mon premier voyage en Haïti, cet été. Oui, j’étais en vacances en Haïti, M. Homier-Roy, c’est possible et même souhaitable!

Je serais passée aussi à Port-Salut, aux Cayes, à Camp-Perrin, sur les plages du Sud, ou n’importe où ailleurs où je n’ai pu cheminer. Haïti aime recevoir des visiteurs, et pas seulement des coopérants. Nous ne sommes pas obligés d’aller en Haïti pour aider, on peut aussi simplement visiter et estimer ce pays afin de découvrir l’immense profondeur culturelle et humaine qui habite cette terre.

Plutôt qu’aller se faire bronzer sur les plages de Cuba ou de la République dominicaine voisine, pourquoi n’encourage-t-on pas les gens à aller faire un tour en Haïti, les plages (parmi d’innombrables autres attraits) y sont superbes, les Haïtiens parlent le français, ils connaissent le Québec, ont tant en commun avec les gens d’ici et tant à partager.

Les médias ne peuvent un jour applaudir aux initiatives de coopération et aux bonnes actions des ONG et, le lendemain, dissuader les gens d’aller en Haïti en faisant la pire publicité qui soit. Quelle hypocrisie! Quel paradoxe! Le tourisme doit se relever, le touriste aussi! Chose certaine, moi, j’y retournerai. Air Transat, aidez-moi la prochaine fois à ne pas revenir!

Comments

  1. Merci d'avoir affiché mon article, très gentil. Vous pouvez indiquer la source, toujours plus sympa!

    http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/330297/une-occasion-ratee-de-promouvoir-haiti

    Catherine Duranleau

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