Agence France-Presse - Une manifestation tourne au vinaigre en Haïti



Trois personnes ont été blessées par balles au cours d'une manifestation antigouvernementale organisée mardi à Port-au-Prince par des organisations politiques de l'opposition, a constaté un photographe de l'AFP.


Plusieurs incidents ont éclaté dans les rues de la capitale, quand de présumés partisans du chef de l'État ont jeté des pierres sur les manifestants. Ceux-ci ont à leur tout riposté à coup de pierres.

Des coups de feu ont été ensuite entendus dans le quartier de Delmas, à l'est de la capitale où se déroulait la manifestation.

«Un homme a ouvert le feu sur la foule, faisant trois blessés parmi les manifestants. C'est un proche de Martelly, il portait un T-shirt rose (couleur adoptée par le pouvoir)», ont affirmé de jeunes militants de l'opposition.

Un procureur (commissaire du gouvernement) a désigné un parlementaire, le député Arnel Bélizaire, comme l'auteur des tirs ayant fait des blessés parmi les manifestants.

Un blessé a été touché à la tête et se trouve dans un état critique, selon des organisateurs de la marche.

D'autres incidents ont éclaté à quelques mètres du palais présidentiel entre des étudiants et des policiers, ont signalé des radios de la capitale.

La police tentait d'intervenir devant l'Université d'État, où des barricades de pneus enflammés ont été allumées par des étudiants.

Des milliers de personnes, la plupart venues des quartiers du centre-ville de la capitale, ont pris part à la manifestation pour réclamer la démission du président Michel Martelly.

Parmi les manifestants se trouvaient des dirigeants politiques et des parlementaires, dont le sénateur Moïse Jean-Charles, farouche opposant au président Martelly.

Le président haïtien Michel Martelly est très critiqué, notamment pour son incapacité à avoir organisé en temps et en heure des élections législatives et municipales.

Ces scrutins, qui devaient se tenir le 26 octobre en Haïti, avec déjà plus de trois ans de retard, ont été reportés faute de vote par l'Assemblée nationale de la loi organisant le scrutin.

Si celui-ci n'a pas lieu d'ici au 12 janvier 2015, les mandats des élus arriveront à expiration. Une telle situation instaurerait de fait un vide politique autorisant alors le président à diriger le pays par décrets.

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